Le sang froid de Capote

Publié le par dunevirgule-a-lautre

Je viens enfin de me frotter à l’écriture de Truman Capote .

Au détour d’une petite visite chez ma libraire, je déniche un exemplaire de « in Cold Blood » - « De sang Froid » en français.

A la base, Truman Capote m’évoquait juste l’Amérique des années 50-60, sa Jet-set,  le Rat Pack…

C’est effectivement cette époque que l’on retrouve à la lecture du roman, mais pas cette Amérique là ;  les têtes d’affiches y sont toutes autres.

« In cold Blood », c’est le récit minutieux d’une histoire réelle, un non-fiction novel, un genre  à part entière  :

En 1959, Dick Hickock et Perry Smith,  deux délinquants multirécidivistes en maraude déciment la famille Clutter. Retrouvés par la police, ils furent condamnés à mort.

 

Capote se passionne pour ce quadruple meurtre, qu’il découvre en lisant le journal. Il investigue, interroge les protagonistes de l’histoire pendant plusieurs mois.

 

Il nous restitue cette histoire en prenant les victimes comme point de départ, leur petite vie tranquille, puis il élargit le cercle aux voisins, amis, enquêteurs ayant découvert le crime. Rapidement il entremêle les témoignages des gens du pays au récit du road-movie des coupables.

 

C’est une narration détaillée. Un travail au crochet, qui tricote sans urgence mais de manière précise. On sent le poids de chaque mot, une précision de métronome dans les termes choisis. Le texte ne reflète pas de réelle  prise de position avouée, et cependant le titre même du roman est une condamnation sans appel puisqu’il sous-entend la préméditation.

 

Les deux coupables fascinent Capote, Perry Smith en particulier. L’écrivain retrouverait-il sa propre histoire dans celle de ces deux paumés ? Des similarités sont indéniables : l’alcoolisme des mères, la séparation des parents, une certaine culture, l’homosexualité latente. Bref, Capote a peut être trouvé dans ce personnage celui qu’il aurait pu devenir si l’écriture ne l’avait pas repêché.

 T capote

Enfin … repêché pour un temps. In cold Blood parait et  la carrière de Capote est à son zénith. Il gérera assez mal l’Après, se traînant d’excès en cure de désintoxication.

 

Richard Brooks en fera un film, en 1967. Robert Blake, Scott Wilson et John Forsythe y tiennent les rôles principaux.

Publié dans Romans

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